Guide Complet des Différentes Configurations

Rapide explications sur les différentes architectures OpenVPN et leurs cas d’usage spécifiques.

Si vous ne le savez pas, OpenVPN est une technologie de VPN SSL, il n’est donc pas compatible avec de l’IPSEC par exemple. Cette distinction est importante car elle impacte directement les choix d’architecture et d’interopérabilité avec votre infrastructure existante.

On va donc connecter un client qui se trouve à l’intérieur de notre LAN à notre serveur OpenVPN. Cette connexion est bien-entendu cryptée (liste des algorithmes) et même notre firewall ne verra pas en clair le contenu du trafic à l’intérieur du tunnel. Il verra juste des connexions UDP (ou TCP suivant la configuration) vers notre serveur. C’est d’ailleurs un avantage majeur : le trafic VPN ressemble à du trafic classique et traverse plus facilement les firewalls restrictifs.

Passerelle Locale et Routage du Trafic

Suivant votre utilisation, vous avez la possibilité de rediriger tout le trafic vers votre tunnel VPN (redirect-gateway def1) ou bien uniquement le subnet spécifié.

Le choix de la méthode de routage dépend essentiellement de vos besoins :

  • Redirection totale : Tout le trafic du client passe par le tunnel. Idéal pour le télétravail ou l’utilisation d’un proxy VPN, mais peut impacter les performances si votre serveur VPN a une bande passante limitée.
  • Routage sélectif : Seuls certains sous-réseaux sont accessibles via le tunnel. Recommandé pour l’accès à des ressources spécifiques (serveurs internes, NAS, etc.) tout en conservant votre connexion internet normale pour le reste du trafic.

Cette configuration se définit côté serveur et peut être poussée automatiquement vers les clients lors de la connexion.

PKI vs Static Key : Choisir la Bonne Méthode d’Authentification

Suivant l’architecture que vous voulez, il est préférable de choisir la méthode d’authentification adéquate.

Static Key (Clé Statique)

Static key est à utiliser uniquement dans le cadre d’une architecture simple avec un seul client (site-to-site, ou client-to-server). Cette méthode présente l’avantage d’être rapide à mettre en place : une seule clé partagée entre le client et le serveur.

Avantages :

  • Configuration simplifiée
  • Mise en place rapide
  • Parfait pour les connexions point-à-point

Inconvénients :

  • Non scalable (un seul client possible)
  • Si la clé est compromise, tout le système est vulnérable
  • Pas de révocation possible sans reconfiguration complète

PKI (Public Key Infrastructure)

Le PKI est utilisé pour la connexion de plusieurs clients sur un même serveur. Cette infrastructure repose sur une autorité de certification (CA) qui émet des certificats pour chaque client.

Avantages :

  • Support de multiples clients simultanés
  • Révocation individuelle des certificats possible
  • Meilleure sécurité globale
  • Possibilité d’ajouter de l’authentification additionnelle (login/password, 2FA)

Inconvénients :

  • Configuration initiale plus complexe
  • Gestion des certificats nécessaire (renouvellement, révocation)

Plus d’info dans la doc

Cas d’Utilisation OpenVPN

Connexion Inter-Site (Site-to-Site)

Si vous avez deux sites géographiques distincts que vous voulez relier au sein du même réseau, il vous est possible de créer une passerelle sur chaque site. Vous pourrez alors utiliser une clé statique entre les deux routeurs/firewall/PC.

Cette configuration permet de faire communiquer deux réseaux locaux comme s’ils étaient physiquement connectés. Par exemple, vos bureaux de Paris et Lyon pourront partager des ressources (imprimantes, serveurs de fichiers, Active Directory) de manière transparente.

Points d’attention :

  • Assurez-vous que les plages IP des deux sites ne se chevauchent pas
  • Configurez correctement les routes sur chaque passerelle
  • Prévoyez une solution de secours en cas de panne du tunnel
  • Documentez bien votre architecture réseau

Si vous recherchez une solution software gratuite pour mettre en place ce lien sans trop de difficulté je vous recommande pfSense (Compatible OVPN et IPSEC). D’autres routeurs modernes intègrent pour la plupart des technologies VPN (Ubiquiti, MikroTik, Cisco, Fortinet, etc.).

N’oubliez pas de considérer l’étude d’une solution IPSEC plutôt que VPN SSL. Dans le cas présent, l’IPSEC est peut-être un peu mieux adéquat pour des connexions site-to-site permanentes, notamment en termes de performances et de compatibilité avec du matériel réseau professionnel.

Proxy et Navigation Anonyme

De nombreux services proposent une offre VPN afin de surfer anonymement. Le trafic qui sort du tunnel est par contre en clair, il faut donc éviter de laisser passer des choses trop sensibles (ou bien avoir confiance en votre fournisseur).

Dans ce scénario, votre client se connecte à un serveur VPN distant, et tout votre trafic internet passe par ce serveur. Votre FAI ne voit que la connexion cryptée vers le serveur VPN, pas les sites que vous visitez.

Cas d’usage :

  • Contourner des restrictions géographiques
  • Masquer votre activité à votre FAI
  • Sécuriser votre connexion sur des réseaux WiFi publics
  • Protéger votre IP réelle

Vous pouvez toujours héberger votre petit serveur OpenVPN sur un serveur dédié par exemple, vous aurez ainsi le contrôle sur toutes les informations qui transitent. C’est une alternative intéressante aux services VPN commerciaux, surtout si vous avez déjà un VPS ou un serveur dédié à disposition.

Attention : Un VPN ne vous rend pas totalement anonyme. Les sites visités voient toujours l’IP de sortie du VPN, et le fournisseur du serveur VPN peut techniquement logger votre activité.

Jeux LAN et Gaming

Si vous connectez vos amis à votre réseau VPN, vous pourrez ainsi jouer à des parties « locales ». Utile pour remplacer Evolve, Hamachi ou tout autre logiciel équivalent – et ainsi garder le contrôle et assurer un minimum de performances.

Cette configuration crée un réseau local virtuel entre plusieurs joueurs distants géographiquement. Les jeux qui supportent uniquement le multijoueur LAN deviennent alors jouables en ligne.

Avantages :

  • Pas de dépendance à un service tiers qui peut fermer
  • Contrôle total sur qui se connecte
  • Possibilité d’optimiser les performances
  • Pas de limitation artificielle du nombre de joueurs

Configuration recommandée :

  • Utilisez UDP pour de meilleures performances en jeu
  • Ajustez le MTU pour éviter la fragmentation des paquets
  • Privilégiez un serveur avec une bonne connexion et proche géographiquement de tous les joueurs
  • Utilisez la compression seulement si nécessaire (peut ajouter de la latence)

Administration et Accès à Distance

Suivant les besoins, vous pourrez donner accès à certains périphériques de votre réseau pour qu’ils soient accessibles depuis un autre ordinateur dans un autre réseau.

Par exemple : J’ai un NAS à la maison, j’aimerais pouvoir l’administrer et avoir accès aux données présentes dessus quand je suis au boulot ou en voyage. Si le NAS a un client OVPN intégré c’est encore plus facile…

Cette utilisation est probablement l’une des plus courantes pour les particuliers et les petites structures. Elle permet de :

  • Accéder à vos fichiers personnels de manière sécurisée
  • Administrer vos serveurs et équipements réseau à distance
  • Utiliser des services internes (serveurs de développement, domotique, caméras de surveillance)
  • Éviter d’exposer directement vos services sur internet

Bonnes pratiques :

  • N’exposez que les ressources strictement nécessaires
  • Utilisez le routage sélectif plutôt que la redirection totale
  • Mettez en place une authentification forte (certificats + login/password)
  • Configurez des règles de firewall restrictives même au sein du VPN
  • Surveillez les logs de connexion régulièrement
  • Pensez à renouveler les certificats avant expiration

Protocoles et Ports : TCP vs UDP

OpenVPN peut fonctionner sur TCP ou UDP. Le choix a un impact significatif sur les performances et la fiabilité :

UDP (recommandé par défaut) :

  • Meilleures performances globales
  • Latence plus faible
  • Idéal pour le streaming, VoIP, jeux
  • Peut être bloqué par certains firewalls restrictifs

TCP (mode fallback) :

  • Plus fiable sur des connexions instables
  • Traverse mieux les firewalls et proxies
  • Peut utiliser le port 443 pour se faire passer pour du HTTPS
  • Performances réduites (double TCP overhead)

Considérations de Sécurité

Quelques recommandations pour sécuriser votre installation OpenVPN :

  • Utilisez des algorithmes de chiffrement modernes (AES-256-GCM recommandé)
  • Activez TLS-Auth ou TLS-Crypt pour prévenir les attaques DoS et l’analyse de trafic
  • Configurez des certificats avec une durée de validité limitée
  • Mettez en place une CRL (Certificate Revocation List) fonctionnelle
  • Isolez le serveur VPN dans une DMZ si possible
  • Limitez les privilèges du processus OpenVPN (user/group nobody)
  • Gardez votre installation à jour (patch de sécurité)
  • Loggez les connexions pour détecter des accès suspects

Conclusion

OpenVPN est une solution VPN flexible et puissante qui s’adapte à de nombreux cas d’usage. Le choix de l’architecture dépend principalement de vos besoins : nombre de clients, permanence de la connexion, niveau de sécurité requis, et compétences techniques disponibles.

Pour débuter, une installation simple avec quelques clients en PKI est un bon compromis entre sécurité et facilité de gestion. Vous pourrez ensuite faire évoluer votre architecture au fur et à mesure de vos besoins.

Se connecter à plusieurs à la fois en RDP sur un Windows Desktop (Vista, 7, 8, 10 & 11) c’est possible gratuitement via le RDP Wrapper.

Le principe de RDP Wrapper

Plus de besoin de patcher les DLLs ou de modifier manuellement les fichiers système, le programme se glisse intelligemment entre le Terminal Service et le Service Control Manager. Cette approche élégante évite les manipulations risquées et préserve l’intégrité de votre système Windows.

Contrairement aux anciennes méthodes qui nécessitaient de remplacer des fichiers critiques du système, RDP Wrapper agit comme une couche intermédiaire qui intercepte et modifie les communications à la volée. Le résultat ? Vous conservez votre système intact tout en bénéficiant des fonctionnalités de connexions multiples habituellement réservées aux versions Server de Windows.

Installation et fonctionnalités

Le package est complet et permet même une mise à jour en live sans nécessiter de redémarrage du système dans la plupart des cas. L’installation est simplissime : il suffit d’exécuter le fichier install.bat en tant qu’administrateur et le tour est joué.

Le wrapper inclut également un outil de diagnostic pratique (RDPCheck.exe) qui vous permet de vérifier en un coup d’œil si tout fonctionne correctement. Une interface visuelle claire vous indique l’état du service et des connexions actives.

Configuration et gestion

Un fichier de configuration (RDPConf.exe) est fourni pour ajuster finement les paramètres selon vos besoins. Vous pouvez notamment :

  • Gérer le nombre de connexions simultanées autorisées
  • Configurer les ports d’écoute
  • Vérifier la compatibilité avec votre version de Windows
  • Consulter les logs en cas de problème

Points d’attention

Bien que RDP Wrapper soit une solution pratique et gratuite, gardez à l’esprit que les mises à jour Windows peuvent écraser certains fichiers de notre wrapper, donc il faut parfois faire une mise à jour du wrapper lui-même.

Téléchargement

Le logiciel est disponible gratuitement sur GitHub : https://github.com/stascorp/rdpwrap/releases

Téléchargez la dernière version stable, décompressez l’archive et lancez l’installation. En quelques secondes, votre machine Windows sera capable d’accueillir plusieurs sessions RDP simultanées.

Petite découverte en surfant sur certains forum raspberry pi: DietPi.
C’est une distribution orientée serveur et optimisée pour Raspberry Pi et autres boards ARM embarquées.
Elle permet d’avoir quelques fonctionnalités et tweaks supplémentaires à Raspbian, le tout dans une optique de performance et d’efficacité maximale.

Une distribution pensée pour la performance

DietPi se distingue par son approche minimaliste et optimisée. Contrairement à Raspbian classique, cette distribution fait des choix radicaux pour tirer le meilleur parti du matériel embarqué.

Pas d’interface graphique pour augmenter les performances et libérer un maximum de ressources système.
Fichiers de logs écrits dans un ram disk pour éviter les écritures sur la carte micro SD et prolonger sa durée de vie.
Interface simplifiée pour l’installation des paquets les plus connus, avec un système de menu intuitif.

Un catalogue d’applications prêtes à l’emploi

L’un des grands atouts de DietPi réside dans son système d’installation simplifié. Plutôt que de passer des heures à configurer manuellement chaque service, la distribution propose un catalogue complet d’applications préconfigurées.

Voici d’ailleurs la liste des applications ou services proposés: https://dietpi.com/docs/software/

Que vous souhaitiez monter un serveur web, un NAS, un serveur média ou encore un système domotique, DietPi met à disposition les outils nécessaires avec une installation en quelques clics.

Optimisation pour le matériel embarqué

L’objectif est d’optimiser les ressources du système en sachant qu’il va tourner sur du matériel embarqué, généralement peu puissant.

Chaque composant de la distribution a été revu pour consommer moins de RAM, moins de CPU et générer moins d’écritures sur le stockage. Cette approche garantit non seulement de meilleures performances, mais aussi une meilleure longévité du matériel, particulièrement important pour les cartes SD qui supportent mal les écritures intensives.

Pour qui est fait DietPi ?

Bref, plein d’outils et de facilités pour les personnes qui ne sont pas « barbus » mais qui veulent cependant un système embarqué rapide et fiable (typiquement pour un serveur).

Si vous cherchez une distribution légère, performante et simple à configurer pour votre Raspberry Pi ou autre board ARM, DietPi mérite clairement le détour. C’est le compromis idéal entre puissance et accessibilité.