Pi-hole

Pi-hole est une solution qui peut s’installer chez soi, sur un Raspberry Pi ou ailleurs (perso, je l’utilise sous forme de VM).
C’est un serveur DNS local qui permet de bloquer les domaines que nous souhaitons (pub, tracking,…).
Super efficace et simple pour tous les clients du réseau.

La solution est très pratique et efficace.

Dashboard Pi-hole

DNSCrypt

Par défaut, toutes vos requêtes DNS sont envoyées en clair, ce n’est clairement pas génial.

DNSCrypt est un service pour augmenter la sécurité et la confidentialité de vos requêtes DNS.
L’objectif est d’éviter les attaques de DNS spoofing et empêcher que votre FAI sache quels sites vous visitez.

Concrètement, on installe le service sur une machine de notre réseau local (docker, VM, routeur,…) et il va répondre/transférer nos requêtes DNS de façon sécurisée. Il agit comme un proxy.

Il existe d’autres technologies plus ou moins équivalentes (DoH, DoT, DNSSEC,…).
Mon choix s’est arrêté sur DNSCrypt qui, selon moi, répond le mieux à la problématique de la confidentialité.

Je vous invite vivement à consulter l’article de Malekal sur le sujet: https://www.malekal.com/dnssec-dns-over-tls-ou-https-dot-et-doh-et-dnscrypt-les-differences/

Pi-hole + DNSCrypt 🥰

L’objectif ici est de mettre ces deux solutions en route ensemble.

Voici la façon dont les requêtes vont être acheminées:
Clients LAN -> Pi-hole:53 (Pi-hole) -> Pi-hole:5300 (DNSCrypt) ==> Serveurs DNSCrypt (internet)

Installation

J’ai créé une VM sur laquelle j’ai installé le package Pi-hole, ceci dit, on peut également l’installer ailleurs, sur un Raspberry Pi par exemple.

Pour installer Pi-hole, je vous redirige vers la doc officielle (suivant votre plateforme et matériel).

Pour l’installation de DNSCrypt, il faut se connecter en ligne de commande sur le système et procéder à l’installation, j’ai installé le service DNSCrypt via ce guide.

Configuration DNSCrypt

On l’a vu plus haut, le service DNSCrypt se configure en ligne de commande, ici on va devoir éditer le fichier dnscrypt-proxy.toml.

Voici les changements que j’ai faits sur le fichier:

listen_addresses = ['127.0.0.1:5300'] # On modifie le port 53 en 5300 (Pour ne pas overlapper le port de Pi-hole)
...
max_clients = 25 # A priori, il n'y a que Pi-hole qui ira interroger DNSCrypt, donc pas besoin de 250 clients
...
doh_servers = false #Je ne veux pas utiliser les serveurs DNS over HTTPS
...
require_dnssec = true
require_nolog = true #Je veux des serveurs DNS qui ont DNSSEC et qui déclarent ne pas stocker de logs

Au niveau des sources, j’ai laissé les deux par défaut (Public-resolvers & Relays v3) et j’ai également ajouté OpenNIC:

## Opennic
[sources.'opennic']
urls = ['https://raw.githubusercontent.com/DNSCrypt/dnscrypt-resolvers/master/v3/opennic.md', 'https://download.dnscrypt.info/resolvers-list/v3/opennic.md']
minisign_key = 'RWQf6LRCGA9i53mlYecO4IzT51TGPpvWucNSCh1CBM0QTaLn73Y7GFO3'
cache_file = 'opennic.md'
prefix = 'opennic-'

Configuration Pi-hole

Dans Pi-hole, on va donc référencer notre service DNSCrypt comme étant notre DNS en amont.
J’ai installé le service sur la même machine que Pi-hole. On va le voir ci-dessous, DNSCrypt écoutera sur le port 5300.

Paramètres Serveur DNS sur Pi-hole

Le cas DNSSEC

Les développeurs de Pi-hole recommandent de ne pas activer l’option « Use DNSSEC » dans Pi-hole, s’il est derrière un proxy DNSCrypt. (Source)

En effet, ça m’a généré des instabilités et des temps de réponse horribles.
Cette option fait doublon dans notre cas, on peut la désactiver sans soucis. Et ce n’est pas un problème au niveau de la sécurité étant donné que c’est DNSCrypt qui se chargera de cette partie (DNSSEC) juste derrière.

En revanche, vous pouvez activer la fonction proxy-dnssec dans dnsmasq (utilisé par Pi-hole) via la ligne de commande suivante: « proxy-dnssec » >> /etc/dnsmasq.d/02-pihole-custom.conf
Cela permet de remonter les informations DNSSEC du DNSCrypt vers Pi-hole, mais ça ne fonctionne pas encore dans la version que j’utilise.

Option DNSSEC désactivée sur Pi-hole

Conclusion

Voilà, les systèmes sont en place, je vous invite néanmoins à parcourir les autres paramètres pour répondre un maximum à vos besoins.

En cas de problèmes, l’outil nslookup est votre ami et consultez les logs de Pi-hole et DNSCrypt.

Voici comment utiliser la solution Pi-hole (bloqueur de pub via DNS) avec pfSense (firewall).
On pourra donc proposer les avantages de Pi-hole aux clients de notre réseau tout en gardant la possibilité de résoudre les noms locaux.

Configuration Pi-hole

Dans mon cas, j’utilise Pi-hole uniquement pour son rôle de DNS, il sera l’unique DNS de mon réseau.
Je n’utilise donc pas les fonctions DHCP sur le Pi-hole, mais bien sur le pfSense.

La première étape est donc d’installer Pi-hole sur son réseau local (sur un Raspberry Pi, image Docker, VM,…), je ne m’y attarde pas.
Nous pouvons ensuite nous connecter sur l’interface Web. La seule chose à configurer est le conditional forwarding pour permettre de résoudre les noms des clients locaux.

En gros, on va dire : « pour résoudre les IPs qui sont dans tel réseau, va plutôt interroger ce serveur DNS spécifique » (ce sera notre pfSense). Pour cela, on va utiliser l’option conditional forwarder :

Conditional Forwarding sur Pi-hole

Ici, j’ai configuré cette option de façon qu’il interroge mon firewall (pfSense – 192.168.1.1) pour résoudre les IPs dans le réseau 192.168.1.0/24.

NB : Si vous voulez mettre plusieurs entrées (si vous avez plusieurs réseaux locaux par exemple), il est possible d’en ajouter mais en modifiant le fichier de config de Pi-hole en ligne de commande.

Configuration pfSense

DNS Settings

On va configurer pfSense pour qu’il utilise Pi-hole. (Tout le monde à la même enseigne ^^)
Dans Configuration générale, on renseigne l’IP de notre Pi-hole et on lui dit de ne pas contacter le serveur DNS en local.

pfSense – Configuration générale

DHCP

Sous Services -> Serveur DHCP, vous pouvez modifier pour chaque réseau le champ DNS et renseigner l’IP du serveur Pi-hole.

pfSense – Serveur DHCP -> Champ DNS

Ainsi, on indique aux clients de notre LAN d’utiliser Pi-hole comme DNS.

DNS

Le service DNS Forwarder n’est plus utile donc on peut le désactiver sur le pfSense.

Le service DNS Resolver quant à lui va nous permettre de résoudre les noms des périphériques connectés sur le LAN (il ne servira à rien d’autre). Il faut donc l’activer et cocher les 3 cases pour résoudre les IPs de nos clients qui ont contacté le DHCP.

pfSense – DNS Resolver

Règle

Au niveau des règles, je vous conseille de bloquer les clients à contacter d’autres DNS que notre Pi-hole (mais quand même laisser Pi-hole contacter le port 53/UDP vers Internet).

Si vous avez plusieurs réseaux LAN sur votre pfSense, pensez à autoriser les clients à contacter Pi-hole.

À savoir

Si vous n’aimez pas Pi-hole, il est aussi possible d’intégrer directement cette fonctionnalité avec un package dans pfSense (PfBlockerNG). Ça fait le même boulot, mais l’UI de Pi-hole est plus sympathique et flexible. Cela nous permet également de mettre en place d’autres fonctions (comme DNSCrypt).

Les périphériques connectés (IoT), c’est bien, il y en a de plus en plus sur le marché. Mais on ne parle pas assez de l’aspect de cybersécurité lié à leur utilisation. Ce n’est pas le sujet, mais je trouve que nous pouvons mettre en place des mesures pour nous protéger un minimum. Voici quelques observations que j’ai faites lors de l’installation d’un Google Nest Mini sur mon réseau.

Environnement

J’ai décidé d’héberger tous mes appareils IoT sur un VLAN avec un SSID dédié.
Je peux ainsi contrôler le trafic qui circule hors de ce réseau.
Cela demande un peu de configuration et de tests pour la mise en place, mais c’est pour moi essentiel à partir du moment où l’on n’a pas une entière confiance dans le produit.

Règle sortante

À la base, j’ai juste autorisé le Nest à joindre Internet en UDP et TCP uniquement.
Et j’ai remarqué que ça ne suffit pas, j’avais des déconnexions très régulièrement. En regardant les logs du firewall, je me suis aperçu que le Nest a aussi besoin d’IGMP vers le firewall.

Et il est également possible que les ouvertures changent dans le futur.

Pour faire communiquer les équipements (Chromecast, Nest, …) d’un réseau à un autre, il faudra aussi un mDNS opérationnel. Avahi fait bien le job.
L’ouverture des ports 5353 entre nos VLAN sera nécessaire.

DNS

En analysant le trafic, je me suis également aperçu que le Nest contacte directement les DNS de Google (8.8.8.8 & 8.8.4.4). Alors que ce ne sont pas des paramètres que j’ai renseignés. En effet, il est censé utiliser Pi-hole en tant que DNS (données fournies par mon DHCP). Apparemment, le Nest n’en tient pas compte et les DNS 8.8.8.8 et 8.8.4.4 sont hardcodés dans son petit système.

Comme solution (également évoquée ici), nous pouvons faire du NAT afin de rediriger les requêtes vers le Pi-hole.

NAT DEST: 8.8.8.8 & 8.8.4.4 -> Notre Pi-hole PORT: 53/UDP

Sans cela, il continuera à envoyer ses requêtes vers le DNS de Google, ce que je préfère éviter.
J’ai également essayé de bloquer explicitement ces accès DNS dans le firewall, et il n’a pas fallback sur mon Pi-hole. De plus, il y avait des instabilités.

Donc cette solution du NAT fonctionne parfaitement et c’est stable.

Conclusion

Il est toujours intéressant de prendre un peu de temps pour analyser ce qui passe sur le réseau IoT.
Dans le cas du Nest, il faut penser à configurer ses règles firewall plus finement (mDNS, IGMP) et rediriger les requêtes DNS si on le souhaite.